L'antimaçonnisme (ou antimaçonnerie) peut désigner la critique, l'opposition, la méfiance, l'hostilité, la discrimination, la répression, ou la persécution envers la Franc-Maçonnerie. Ce courant de pensée, encouragé par l'église catholique, dans le passé, est souvent lié à l'antisémitisme et aux extrêmes droites ou gauches. Ce phénomène a pu être très virulent entre 1900 et 1945, notamment en Suisse avec la fameuse initiative Fonjallaz.
L'histoire Suisse est riche de ce courant de pensée extrémiste qui persiste encore aujourd'hui ... En voici quelques exemples :
Le 8 septembre 1744, les seigneurs syndics du petit et du grand conseil interdisent la franc-maçonnerie à Genève.
Le 3 mars 1745 ce sont les autorités bernoises qui l'interdisent.
En 1937, le colonel Arthur Fonjallaz, lança l'Initiative populaire «Interdiction des sociétés franc-maçonniques» pour l'interdiction de la franc-maçonnerie; elle fut rejetée par 515'000 non contre 235'000 oui. Le canton de Fribourg, où l'influence de l'Église catholique était écrasante, est le seul à l'avoir acceptée. En dépit de cette victoire politique, après la Seconde Guerre mondiale la maçonnerie suisse a perdu la moitié de ses effectifs, en tombant d'environ 5'000 membres en 1935 à environ 2'500 en 1945.
Gerhard Ulrich, président d'"Appel au peuple", association désirant venir en aide aux victimes des dysfonctionnements de l'appareil judiciaire suisse, a dénoncé la double appartenance à la franc-maçonnerie et à la magistrature en publiant sur internet des listes de tous les magistrats et avocats en exercice de Suisse accompagné de commentaires sur leur fonction et, s'il y a lieu, de leur appartenance à la franc-maçonnerie. Il a été condamné en 2007 à une peine de prison ferme pour diffamation. Afin d'éviter la prison, il ne s'est pas présenté à la deuxième séance de son procès et a fui la justice avant d'être interpellé début mars 2009.
Marc-Étienne Burdet, candidat aux élections du gouvernement du canton de Vaud en 2003 et en 2004 sur la liste du "Défi vaudois" a comparé la structure du pouvoir maçonnique avec celle d'une mafia et l'a dénoncé comme étant incompatible avec la démocratie, argumentant que les loges se déclarent comme souveraines et qu'elles appliquent leur propre constitution. Il a proposé une initiative constitutionnelle pour y remédier.
François de Siebenthal, citoyen suisse et Consul général honoraire de la République des Philippines en Suisse, candidat aux élections du gouvernement du canton de Vaud en 2004 sur la liste "Union-ch.com", a dénoncé l'appartenance à la franc-maçonnerie de certaines personnalités politiques via le site internet qu'il anime en s'inspirant d'une rhétorique catholique traditionaliste.
Éric Bertinat, député du canton de Genève, et secrétaire général de section de l'Union démocratique du centre confie à l'Express en 2004 la responsabilité évidente de la franc-maçonnerie dans l'agenda de la vie politique, notamment sur les questions de l'euthanasie, de la libéralisation des drogues, du Pacte civil de solidarité. Ces déclarations ainsi qu'un article dans le journal le Temps, lui vaudra des remontrances de son parti, la section genevoise de l'Union des démocrates chrétiens et du centre (UDC). Ainsi la fraction UDC du municipal de la ville dénoncera unanimement l'hostilité d'Éric Bertinat envers la Franc-maçonnerie. Il répondra alors rester perplexe devant un lien maçonnique qui semble être supérieur à celui qui devrait unir au sein d'un même parti.
Source : Wikypedia.org
Dès sa fondation, l’ordre est l’objet de nombreuses critiques et condamnations politiques et ecclésiastiques. Bien que la franc-maçonnerie n’exclue pas les catholiques, qui sont largement représentés dans les loges, particulièrement en Amérique latine et aux Philippines, en 1738, le pape Clément XII excommunie, par la bulle In eminenti, les francs-maçons pour hérésie. Benoît XIV les condamne à son tour en 1751, dans la bulle Providas. En fait, l’Église catholique reproche à la franc-maçonnerie d’usurper ses propres prérogatives par des principes spirituels et un caractère religieux, raison pour laquelle certains pays catholiques n’ont jamais autorisé la franc-maçonnerie. En France, en revanche, puisque les différentes bulles pontificales ne sont pas enregistrées par les parlements, l’ordre s’épanouit à la suite du courant athée de la Révolution française. La célèbre encyclique Humanum genus de Léon XIII (1884) laisse entendre que l’ordre pratique le satanisme. Ce n’est qu’en 1974 qu’un ecclésiastique, le révérend père Michel Riquet, propose une réconciliation de l’Église catholique avec la maçonnerie française.
La franc-maçonnerie subit, dès le XVIIIe siècle, les attaques des différents régimes dans de nombreux pays. En 1737, en France, un collège de juges décide de l’interdire : le pouvoir politique ne peut en effet rester indifférent à l’égard des hommes qui se réunissent dans des lieux tenus secrets. Les dirigeants des États catholiques appliquent les directives du Vatican, comme par exemple en Espagne. Aux États-Unis, après l’enlèvement, en 1821, du frère William Morgan qui menaçait de dévoiler les secrets de la franc-maçonnerie, nombre de loges font l’objet d’attaques virulentes. En France, la thèse d’un complot «judéo-maçonnique» est soutenue par le journaliste et polémiste Léo Taxil qui publie, à la fin du XIXe siècle, de «fracassantes révélations» sur la franc-maçonnerie. De même, la prise de position en faveur du capitaine Dreyfus de la maçonnerie française permet à ses adversaires d’alimenter cette thèse.
L’avènement de régimes politiques autoritaires dans la première moitié du XXe siècle constitue une menace sérieuse pour la franc-maçonnerie : Hitler impute la responsabilité de diverses actions subversives aux francs-maçons!; il leur attribue même les incidents qui ont conduit à la Première Guerre mondiale. Il décrète la dissolution de toutes les obédiences maçonniques en Allemagne!; les loges sont fermées et les frères fichés. Staline, Mussolini, Franco, Salazar et Pétain leur réservent le même sort. En France, le régime de Vichy interdit la maçonnerie dès août 1940 et s’engage dans une persécution systématique des francs-maçons, au même titre que les juifs. Les régimes communistes, à l’instar de l’URSS stalinienne, anéantissent toute organisation maçonnique. Ce n’est qu’au début des années quatre-vingt-dix que l’ordre se reconstitue dans les pays de l’Est.
L’influence de la franc-maçonnerie s’étend considérablement après la Révolution française : bourgeoise et libérale, elle s’accommode de la succession des régimes. Son rôle politique s’accroît sous la IIIe République, et les francs-maçons œuvrent grandement à l’affermissement du régime républicain : l’évocation des noms d’Émile Littré et de Jules Ferry suffit à démontrer les liens établis entre républicains et francs-maçons, notamment dans le combat que représente la laïcité. D’ailleurs, n’a-t-on pas parlé de la maçonnerie de cette période comme de la «République à couvert»!?
Au cours du XXe siècle, la franc-maçonnerie, en tant qu’institution, perd beaucoup de son autorité sur le pouvoir politique. Les grands scandales — comme l’affaire des fiches maçonniques (en 1904, est révélée l’existence de fichiers renseignant sur l’opinion politique et religieuse des militaires français, fichiers constitués par les frères du Grand Orient en collaboration avec le ministère de la guerre), ou l’affaire Stavisky impliquant des politiciens maçons — sont pour beaucoup dans le discrédit de l’ordre.
Aujourd’hui, la franc-maçonnerie s’est fortement éloignée des passions politiques pour se préoccuper de son action citoyenne et humanitaire : elle se manifeste par diverses prises de position publiques sur des questions de société ou d’éthique comme l’Appel à la fraternité lancé en 1985 avec des associations humanitaires et des représentants de diverses religions, revendiquant le droit à la justice, à la liberté et à l’égalité pour les immigrés.
Parmi les membres célèbres de l’ordre maçonnique, figurent Wolfgang Amadeus Mozart (dont l’opéra la Flûte enchantée est empreint du rituel maçonnique), Léon Tolstoï, dont le roman Guerre et Paix exalte les idéaux de fraternité, ainsi qu’Oscar Wilde, Benjamin Franklin et Franklin D. Roosevelt.
Le nombre de francs-maçons dans le monde dépasse aujourd’hui les 6 millions.